samedi 29 juillet 2023

Impressions du TERRE SAUVAGE - Festival 2023 (7 au 9 juillet - été 2023)

Le Terre Sauvage Festival 2023 s’est déroulé comme prévu à Névache du 7 au 9 juillet,  organisé et piloté avec soin par Jérémy Béclair, avec le soutien de la Mairie, de Natura 2000 et l’implication de nombreux partenaires et bénévoles

Le programme était riche, voire trop chargé pour permettre un choix facile, mais il répondait aux besoins de ses divers publics (sorties découverte avec des accompagnateurs nature, contacts avec des artistes, journalistes, écrivains et réalisateurs, ateliers, films, rencontres et conférences débats, agence de presse, poésie d'un spectacle théâtral, musique et sons de la nature, concerts photographie, librairie et dédicaces...

Pour diverses raisons, nous n'avons pu nous inscrire – comme en 2021 - qu'à une seule journée, déjà très riche en sensibilisation, rencontres, émotions.

Après avoir profité en « avant première » de l'exposition photos des jeunes lauréats de la Bourse Iris le long du sentier-caillebotis du marais de Névache, puis de celle (Bestiaire) du jardin du Gîte la Découverte, nous nous sommes rendus dans la Chapelle Saint-Hippolyte, devenue pour quelques jours un centre d'art et nature autour d'une création « zen » très dépouillée créée par Katarzyna Kot et Stéphane Guiran. Le silence du minéral, le ruissellement discret de l'eau, le noir et blanc, quelques notes de musique et des perles de chant... Les deux artistes, très discrets et sympathiques, étaient ravis d'installer leur création dans cette belle chapelle dans un décor sauvage et harmonieux (vesce cracca, mélampyres et grandes molènes à l'assaut des talus...)

Le samedi, nous avons été littéralement « scotchés » par la projection du film "Bigger than us," à la fois effrayant et plein d'espoir, à l'image de ces sept jeunes de divers continents qui se démènent positivement, dans des actions très concrètes, se refusant à baisser les bras face à des luttes qui nous semblent souvent perdues d'avance. La réalisatrice, Flore Vasseur (qui ne figurait pas encore dans le programme initial) nous a enthousiasmés. Formée aux écoles de commerce, elle a – suite à une question posée par son fils âgé de 7 ans à l'époque face au dérèglement climatique (« mais alors, on fait quoi ? ») - réalisé combien le modèle que l'on voulait lui inculquer (esprit d'entreprise, enrichissement, soigner son image...) était dépassé, voire néfaste, donc à l'opposé de ce qu'il fallait faire.. Elle a lancé une recherche sur des jeunes qui s'impliquaient sans compter à travers les divers continents. La sélection était d'autant plus délicate qu'elle ne voulait pas se laisser influencer par des réseaux sociaux et la médiatisation à outrance devenus si déterminants à notre époque. Le résultat de quatre ans de tournage est un film particulièrement dur et émouvant jusqu'aux larmes, qui - devant des images parfois insupportables – parvient à soulever des vocations chez un public de jeunes. La passion et la volonté doivent vaincre une tendance qui pourrait être l'engagement par culpabilisation ou pour mise en valeur personnelle sur les réseaux sociaux, inévitablement voué à l'échec selon Flore Vasseur. Pour convaincre, la projection du film est proposée à tous les organismes et associations qui en font la demande. C'est un travail de terrain qui exige volonté et investissement. Ce n'est pas un film pour faire peur - malgré certaines images insoutenables – mais qui doit susciter (et suscite déjà) l'envie, la volonté et la passion d'un engagement désintéressé.

Nous avons ensuite regardé trois des documentaires de Jérémy Villette, (sur les quatre de " Paradis Blanc ") dont une rencontre avec le loup, en compagnie de Jean Marc Rochette qui « croquait » les ambiances et les regards de la bête.

Jérémy Villette a été élevé à la ferme en Île de France et s'est émerveillé très jeune devant les spectacles de la nature, comme le passage de cerfs dans le jardin de ses parents... Passionné de photographie dès son plus jeune âge, il ne retouche pas ses photos et maîtrise l'art du cadrage et de la lumière, armé d'une patience infinie. Vincent Munier (réalisateur de « Lynx » ) a déclenché en lui cette passion du photoreportage animalier. Les deux sont intervenus après les films pour répondre aux questions. Les estivants à Névache pourront admirer quelques-unes de leurs œuvres réunies et mises en valeur (« Bestiaire ») dans le jardin de La Découverte.

Sous le tipi de l'agence de Presse Zeppelin, nous avons regardé / écouté deux courts reportages de reporters de presse. L'un sur les Sami de la péninsule de Kola (essentiellement en Russie) en quête de leurs racines, puis un autre sur l"Or des égouts" ( Au Bangladesh, d'infimes quantité d'or (véritable !) sont extraites de la boue d'excréments dans laquelle s'enfoncent depuis des années des « prospecteurs » n'ayant plus rien à perdre, en dehors d'une vie dont les jours sont comptés, et suivent la technique de l'orpaillage dans des conditions épouvantables. Sidérant !

Nous avons continué plus poétiquement avec le Petit théâtre de la Forêt (Théâtre Burle) que nous connaissions déjà. Nous souhaitions aussi écouter le débat de la tente à palabres "Écrire dans la nature" avec Pete Fromm et Colin Niel, mais la traduction rendait leur intervention un peu soporifique après une journée d'attention déjà très soutenue.

Le lendemain nous avons pu tout de même écouter les sons de la nature à travers les enregistrements de Fernand Deroussen, mis en valeur dans le silence de la Chapelle Saint-Antoine. Un moment de communion auditive pleine de surprises avec la faune dans ses éléments naturels.

Dans notre entourage nous avons eu des échos très positifs sur diverses rencontres ou ateliers auxquels nous n'avons pas pu participer. Entre autres la rencontre-débat avec François Sarano, très pessimiste quant à l'avenir de nos océans et à la sur-pêche, une sortie « Natura 2000 » en compagnie de Philippe Poiré, une montée au Creux des Souches avec Flore Vasseur, et le concert très apprécié de Piers Faccini dans l'église Saint-Marcellin.

D'autres découvertes en plein air nous attendent pendant tout l'été: les expositions de Michel d'Oultremont (Québec) dans la montée du Ricou, de Laurent Baheux (Africa) près du refuge du Chardonnet, et de Teddy Braccard (Voir l'Ours) au camping Huttopia, aux Alberts.

 

Pour illustrer partiellement mes propos, voir l'album photos que j'ai consacré à ce Terre Sauvage festival 2023:  https://photos.app.goo.gl/X6sgZcMvC66H2nADA

et rappel de l'album TSF été 2021   -  https://photos.app.goo.gl/tSXYYmVQXEGjyJM7A


C. Rau – juillet 2023

vendredi 31 mars 2023

1er avril 2023 - une date clé pour le partage de l'eau !

 

Partage de l'eau : un projet innovant ! Emmanuel Macron à Névache ce samedi.




Après son passage remarqué à Savines, dans les Hautes-Alpes, Emmanuel Macron aurait - de source sûre - choisi de se rendre - en ce premier samedi d'avril - dans la Vallée Etroite, située sur la commune de Névache.

Désireux de prendre de la hauteur face à ses détracteurs, et de se mettre au vert pour une retraite très passagère (!), il rejoindra à pied le Lac Vert, pour y creuser le premier trou de la future conduite forcée (et ordonnée) destinée à remplir la bassine de Sainte-Soline, située à 527 km de là (à vol d'oiseau), non loin de la commune de Ménigoute. Il prouvera par ce geste symbolique son attachement à une agriculture plus verte.et respectueuse de la faune, puisque cette conduite sera accessible aux batraciens et aux cincles plongeurs, attirés par le festival de Ménigoute ! Ce chantier audacieux lui permettra de réaffirmer sa volonté sans borne de résoudre par des moyens innovants le délicat problème du partage de l'eau. La proximité du champ de tir des Rochilles permettra sans aucun doute de sécuriser ce périmètre stratégique.

C.R. Le Ringard Déchaîné – 01/04/2023