lundi 12 janvier 2015

Ensemble contre la barbarie !

Ce dimanche, à Grenoble, nous étions 110 000 à défiler dans les rues...
Un moment d'unité, d'amitié et d'espérance surtout, suite à la barbarie de ces derniers jours, déclenchée par des cons qui osent affirmer parler au nom d'une religion qu'en réalité ils traînent dans la boue.  Cette communion de plus de quatre millions de personnes, c'était la dignité, et un sursaut de civisme et d'humanité comme nous n'en avons pas connu depuis si longtemps.

Cependant, nous devons rester extrêmement vigilants face au déferlement de haine suscité chez les incultes. 
Dans le "France profonde", des voix s'élèvent encore pour réclamer le retour de la peine de mort, l'expulsion des immigrés... Un déni des droits de l'Homme et un déni de l'Histoire, et une preuve que - derrière ce gigantesque hymne à la liberté - les paroles d'un obscurantisme sous-jacent se délivrent également.

Lors de la superbe soirée coproduite par Radio-France et la "2", en hommage à "Charlie" et à toutes les victimes de cette violence fanatique, lâche, froide et aveugle, Eric Orsenna rappelait à juste titre le rôle de l'Education contre le détournement de jeunes "décrocheurs" par des manipulateurs terroristes.

L'école peut effectivement constituer le levier principal contre les dérives sectaires et obscurantistes, mais il ne faut pas oublier que depuis des années déjà les équipes éducatives font le maximum de ce qu'elles peuvent dans les collèges, mais qu'elles se retrouvent bien souvent impuissantes devant les réactions d'élèves manipulés à leur insu par l'intermédiaire de réseaux dits "sociaux", et conditionnés pour certains (ceux qui sont justement le plus en échec scolaire) par les jeux vidéo violents, dans lesquels on doit abattre froidement un maximum de personnes...
Je me rappelle les réactions amusées, voir cyniques de ces élèves auxquels nous faisions des réflexions en guise d'ouverture à un esprit citoyen (" ah oui, Monsieur, c'est pas bien" :-) ) ! 
La limite entre le virtuel et la réalité n'est pas nette pour les plus faibles d'entre-eux, et ce n'est pas en prônant un "grand plan numérique" pour l'Ecole que l'on fera de l'éducation ce qu'elle doit être.
Ou alors, il conviendrait de maîtriser la "toile" en la préservant de toutes ses dérives sectaires... pas facile !

L'école ne pourra rien faire de plus si les parents ne sont pas conscients de leur responsabilité et qu'ils se croient obligés d'obéir bêtement au marché de technologies qui - souvent merveilleuses en soi - sont trop souvent porteuses des pires idées ou des pires réflexes.

La pédagogie, c'est "guider" l'enfant, et non l'abandonner sur des écrans en se donnant bonne conscience !
L'éducation à l'image, aux images, et à une utilisation maîtrisée du web, devrait être l'une des grandes priorités, directement liée à l'enseignement de l'Histoire. L'Ecole doit arrêter de courir aveuglément après les modes et les médias extérieurs, et doit avoir SON réseau, si elle ne veut pas perdre son rôle de guide au profit des extrémistes de tous bords !

En résumé, nous avons passé hier des heures très réconfortantes, mais face aux dangers qui subsistent, une prise de responsabilités face à l'utilisation des nouvelles technologies est plus que jamais indispensable et urgente !

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